Comment mieux vivre avec un acouphène?
Cet article est la suite de mon article « Acouphènes : de quoi parle-t-on ? »
Y a t-il des facteurs qui augmentent la perception de l’acouphène ?
Le cerveau traite différemment les informations nouvelles qu’il reçoit et les informations qu'il connaît déjà.
Face à une information qui ne semble pas utile, il va rapidement la filtrer et la négliger. Ceci permet au cerveau de se concentrer uniquement sur les informations utiles.
A l’inverse, quand une information est considérée comme importante, par exemple parce qu’elle est associée à un sentiment de danger ou de stress, elle est traitée avec beaucoup d’attention par le cerveau. Il va avoir tendance à renforcer sa détection et elle est perçue plus fortement.
La personne souffrant d’acouphène lui porte souvent beaucoup d’attention. De plus un sentiment de stress ou d’anxiété y est souvent associé. Cela a tendance à renforcer la perception de l'acouphène.
Quand l’acouphène ne gêne pas la personne et qu’il ne génère pas d’émotion particulière, une forme d'adaptation se met en place, généralement sous 6 à 12 mois. Le cerveau va alors négliger l’acouphène, qui ne sera plus ou quasiment plus perçu par la personne.

Si au contraire l’acouphène est mal vécu ou associé à de l’anxiété, il va être détecté à un niveau très faible, et un cercle vicieux entretenant l’acouphène va se mettre en place.
Le stress est donc un facteur important à prendre en compte lorsqu’on souffre d’acouphène.
Que faire quand un acouphène survient ?
Si vous pensez souffrir d’acouphènes, la première chose à faire est bien sûr de consulter un ORL. Celui-ci établira un diagnostic précis, et la plupart du temps pourra vous rassurer sur le caractère bénin de votre acouphène. Il vous orientera ensuite vers la prise en charge appropriée : traitement médicamenteux, chirurgie, appareillage acoustique,…
Psychothérapie, sophrologie, ou autres formes d’accompagnement sont souvent conseillées en complément.
Il est conseillé d’éviter le silence, et de privilégier les environnements avec un bruit de fond de faible intensité. Ceci permet d’éviter de trop focaliser sur l’acouphène et favorise l’adaptation.
Il est également conseillé d’apprendre une technique de gestion du stress. Parmi les techniques les plus simples figure la cohérence cardiaque. Des applications comme Respirelax ou Respirotec peuvent vous soutenir dans votre pratique.
Comment l’hypnose peut vous aider à mieux vivre avec votre acouphène ?

L’hypnose peut permettre d'agir à la fois sur les impacts de l’acouphène dans la vie quotidienne et sur la perception du son. Bien sûr elle ne guérit pas le trouble, et ne s’envisage qu’en complément d’un suivi médical.
Un des enjeux est de diminuer le stress associé à l’acouphène pour que le cerveau se mette à le négliger.
L’état de relaxation vécu en hypnose est un premier facteur de mieux-être qui permet de diminuer le stress. Cet état peut être facilement revécu chez vous en apprenant l’auto-hypnose.
Diminuer le stress c’est aussi diminuer les peurs et plus généralement toutes les émotions inconfortables associées à l’acouphène pour contribuer à rompre les cercles vicieux. L’hypnose permet de faciliter ce processus et d’aller vers une acceptation profonde de l’acouphène.
Si l’acouphène est apparu suite à un traumatisme psychologique ou à un choc émotionnel, l’hypnose va vous aider à revisiter en profondeur les évènements pour aboutir à une autre vision de ce qui s'est passé, et que l'évènement soit complètement « digéré ».
L’hypnose permet aussi de faciliter l’amélioration du sommeil et des capacités cognitives (concentration etc).
Enfin, il va aussi être possible en hypnose de travailler sur la perception de l’acouphène, et de faciliter le fait de ne plus focaliser sur l'acouphène pour le négliger de plus en plus.
Les résultats sont bien sûr variables suivant les personnes et leur situation, et l'accompagnement sur ce trouble peut être long, mais si vous souffrez d'acouphènes l’hypnose est une piste sérieuse pour vous permettre de mieux vivre.
Cas pratique rencontré
Elise (le prénom a été changé), 46 ans, souffrait d’un acouphène dans l’oreille gauche d’intensité moyenne. Celui-ci était composé de plusieurs sons : tintements, sifflements, grésillements. Cela générait pour elle un état de stress permanent, de l’irritabilité, une perte de concentration, et un évitement des lieux bruyants.
L’acouphène était apparu brusquement suite à une période où elle avait cumulé un très fort stress au travail ainsi que le deuil d’une personne très proche.
Avec l’hypnose Elise a pu dépasser ces deux situations qui étaient encore présentes pour elle, et qui lui généraient un stress constant. Elle a aussi appris à mieux gérer ses émotions, ce qui lui permet de limiter son niveau de stress global. Un travail en état d’hypnose a permis en complément qu'elle ne focalise plus sur son acouphène et que progressivement elle en arrive à le négliger.
Elise s'est beaucoup investie sur le sujet et elle reste un cas particulier, mais aujourd’hui elle ne perçoit quasiment plus son acouphène et les impacts sur sa vie quotidienne ont disparu.
Cet article s’inspire de plusieurs sources, notamment « Acouphènes, hyperacousie, maladie de Menière, neurinome de l’acoustique – le livre référence : conseils pratiques et témoignages » de l’Association France Acouphènes
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